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Ecriveuse en herbe
2 décembre 2006

Le club des psychopathes *

Club des psycopathes



Le tueur remonte la rue. Il tourne dans une ruelle sombre, slalome entre les poubelles, effrayant un chat errant au passage. Devant lui marche, très vite, une femme. Elle est seule. Le bruit de ses talons rempli tout l’espace. Comme s’ils étaient seuls au monde. Le tueur souri dans l’ombre. Il a sorti un couteau de sa poche. Et attaque la femme, avec la rapidité du serpent.

Une ... deux ... trois secondes se sont écoulées. Trois secondes et tout ce sang. Quand on arrache une tête, il ne reste quasiment que de la viande blanche, surtout si on suspend le corps par les pieds. La femme est très satisfaite de sa prise, mais hélas elle n’a pas le temps de recueillir le sang et les viscères : on l’attend au club.

Quand elle ressort de la ruelle, son tailleur blanc est toujours impeccable, sauf une tache rouge-marron sur son cœur. Et une autre au coin de ses lèvres, qu’elle efface rapidement d’un coup de langue. Elle entre dans un immeuble très chic et brillamment éclairé. Un garçon stylé lui propose de la débarrasser, à qui elle donne son manteau, sa veste tachée, son sac à main, son sac en plastique contenant une tête humaine, et deux cent euros de pourboire. Travailler au club est gratifiant.

Elle s’avance. La salle est toujours décevante pour les nouveaux - on s’attend à un palace, et on tombe sur une kermesse. En apparence. Car les gens qui bavardent en tenant une tasse dans une main et un gâteau dans l’autre sont tous des psychopathes, prêts à massacrer sans scrupule le flic, la veuve et l’orphelin.

Émilie est assez mal à l’aise avec eux. Disons qu’elle est prête à discuter, mais évoquer ses crimes comme s’ils étaient banals gâche son plaisir. Pourtant, inlassablement, elle revient. Pourquoi ?

Pour la même raison que tous les autres, suppose-t-elle. Parce qu’ils s’emmerdent. Elle boit, mange, fume et s’ennuie. Comme d’habitude.

Et le monde explose.

Au bout de quelques heures , elle peut rectifier cette dernière impression. Non, pas le monde, pas en entier. Juste la salle. Ils ont tous été pris au piège. L’état leur a mis la main dessus et vu l’humeur de la presse il a dû sortir le gant à clou. Ils en sortiront assez vivants pour être exhibés, fous et agonisants, à la foule enragée.

Maintenant Émilie est seule dans le noir. Elle déteste l’absence de lumière.
Un homme entre. Froid comme un robot - ou comme la mort. Il sourit. On sent qu’il s’est entrainé. Il lui parle de ses crimes, ses exploits : il connait tous les détails. Elle est foutue.
Puis, sans un mot, il lui tend un contrat. Elle lit, stupéfaite. Dans le milieu, on appelle ça un pacte avec le diable : travailler pour l’ennemi, tout simplement. Elle signe. L’homme robot sourie.

FIN 

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Commentaires
L
Ecrit en aout 2006 à Deslyres, après avoir imaginé un club de psychopathes et le genre de conversacions qu'il pourrait y avoir dedans... J'ai vraiment mal traité le sujet, ça part n'importe comment. Si vous voulez voir les bonnes participations, cliquez sur Deslyres dans les liens à coté.
Ecriveuse en herbe
  • Envoi d'histoires, textes, nouvelles, scénario de BD et tentative de roman que j'ai écrit. Plus elles sont bien, plus il y a d'étoiles après le titre. Bonne lecture ! (textes protégés donc demandez avant de les utiliser merci)
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